Article #1 sur les objectifs

Par François Gauthier (La Prairie)

Les objectifs partie 1  les choisir d'abord

Introduction

Acquérir un appareil photo est un processus souvent complexe. Trop fréquemment , les acheteurs se concentrent sur le boîtier lui-même pour ensuite se tourner vers les accessoires disponibles. 

Ce n'est pas la meilleure façon de procéder. Les objectifs étangs au moins aussi important, il vaut mieux y porter attention avant l'achat même du boîtier. 

La raison principale est celle-ci : l'impact sur la qualité d'image est supérieur. Autrement dit, un bon objectif sur un boîtier modeste produira le plus souvent une meilleure image que l'inverse.

Il faut aussi qu'il soit bien adapté au boîtier.  Par exemple, dans le cas d'un haut de gamme , il faut qu'il permette à celui-ci de faire valoir sa différence de prix. 

Finalement, il faut qu'il réponde bien aux besoins de l'utilisateur, ce qui n'est pas évident à cerner lorsque l'on débute. 

L'objectif principal ... et les autres

Si vous optez pour un objectif unique, il y a de fortes chances que ce soit un zoom plus ou moins étendu selon vos critères . Que ce soit un 24-70, 24-120 ou même un 24-200mm (équivalent en plein format) , il est bon d'en comparer les performances et l'encombrement . Désirez vous le meilleur optiquement ou feriez vous des compromis pour avoir plus compact ou moins cher ? 

Même en s'orientant vers des focales fixes, il y en aura certainement une de prédilection sur laquelle se concentrer.

Le premier point ici est qu'il soit possible qu'un modèle précis se distingue suffisamment pour en adopter la monture correspondante. 

Acquérir un boitier, c'est entrer dans un système . Souvent, l'amateur va se priver de l'étendre à cause du coût des verres natifs d'un kit de départ abordable avec un objectif médiocre ou trop limité en focale ou en ouverture. Sur ce point, un système 'ouvert', c'est-à-dire pleinement compatible avec des marques tiers offre d'avantage de choix . Une série économique de la marque peut aussi parfois convenir lorsqu'elle existe. 

Le boîtier comme complément

Une fois que le ou les verres principaux ont été déterminés, il faut que le boitier s'y adapte le mieux possible. 

D'abord au niveau de l'optique . Comme vu lors d'un article précédent , la haute résolution peut être inutile .  Sur ce point, il ne faut as oublier de considérer les points faibles en terme de focale dans le cas des zoom et les bords de l'image dans tous les cas . 

Ensuite au niveau de la performance . Les besoins pour bien adapter des objectifs manuels anciens diffèrent beaucoup de ceux pour photographier des sujets en action. 

Le second point est que les caractéristiques des boîtiers misent de l'avant par les fabricants ne sont pas toujours les plus utiles pour bien utiliser les objectifs les plus pertinents.

Avant d'aller plus loin, il vaut donc la peine d'approfondir la question essentielle des objectifs eux-mêmes ...

La profondeur de champs

S'il n'y avait qu'une seule notion préalable à comprendre, c'est celle-ci. Elle se définit comme la zone de netteté apparente 'autour' du sujet. Cela signifie qu'on perçoit comme net ce qu'il y a en avant et en arrière du sujet . Si cette zone est restreinte, on dit qu'elle est réduite. 

Elle va varier selon le grossissement, c'est-à-dire avec les combinaison focale, angle et distance, et surtout l'ouverture de l'objectif . Le résultat est d'isoler plus ou moins le sujet choisi. C'est toutefois un aspect bien plus facile à illustrer qu'à décrire. 

Ce qu'il faut noter ici , c'est le terme 'apparent' . Un léger flou peut être perçu comme net sur un support peu défini comme un écran mais pas si on en fait un grand tirage. En fait, plus on affiche les détails, plus la profondeur de champs est réduite

La tendance actuelle à favoriser des objectifs plus lumineux sur des capteurs plein cadres à plus haute résolution privilégie donc l'isolation du sujet au détriment de la netteté de la totalité de l'image qui devient plus problématique.

Le choix du capteur

Bien qu'il soit préférable de choisir l'optique avant le boitier, il faut quand même tenir compte des conséquences  que celui-ci aura.

Celle qui devrait nous intéresser en premier est au niveau de la compacité. Un capteur plus petit entraîne un boîtier plus petit mais seulement de façon marginale. La différence est bien plus grande au niveau des objectifs de même angle de visionnement.

Sur ce point, le gain est bien plus notable pour le M43 qu'avec le Aps-c. Une autre façon de le dire est que, par rapport au plein format, les verres Aps-c sont un peu plus compacts mais les M43 le sont beaucoup plus. 

La différence demeure faible pour une optique modeste comme une normale f1.7 ou 1.8 mais s'accentue avec les zoom et les longues focales. 

Par exemple, mon Sigma plein format 150-600mm F5-6.3 a un poids de 1930gr et prends des filtres de 95mm . En comparaison, mon Olympus M43 75-300mm F4.8-6.7ii n'est que 480gr pour du 58mm de filtre. Ces 2 objectifs qui couvrent le même angle illustrent en quoi le premier est spécialisé au sens ou on ne le trimbale pas avec soi juste au cas ou...

Une autre façon est d'évaluer la focale maximale équivalente suffisamment bonne, facile à transporter et manipulable sans support comme un trépieds ou un monopode. En plein format, c'est 300mm, en Aps-c on passe à 400 ou 450mm et en M43 on peut pousser jusqu'à 600mm . 

Bien qu'il y ait des récentes tentatives de longue focale fixe relativement compactes mais très sombres, soit F11, je demeures peu impressionné. Pour la plupart des photographes , l'avantage en longue focale du M43 permet d'aller chercher des images qu'ils n'auraient pas prises autrement.   

Le plein format a aussi ses avantages . En plus de pouvoir isoler facilement et économiquement le sujet, c'est le domaine qui offre le plus de modèles, notamment de par les générations précédentes d'objectifs. Bien que l'on puisse adapter ces verres sur un Aps-c ou même un M43, il est souvent préférable de le faire dans sa couverture native pour apprécier l'ensemble de son rendu.

C'est aussi le format qui favorise des spécialités difficilement accessibles autrement comme par exemple le décentrement (tilt shift).

Le format Aps-c apparait donc comme un compromis avec peu d'intérêt pour certain mais un juste milieu pour d'autres. L'alternative peut être d'avoir du M43 ET du plein format pour choisir selon les circonstances.

Le troisième point est donc de déterminer ce qui nous est souhaitable dans ses limites de poids et de budget acceptables. Il est futile de magasiner des verres M43 ouvrant à F0.95 ou F1.2 strictement pour fortement isoler le sujet quand le plein format le fait plus efficacement pour moins cher à F1.4 ou même F1.8 . De la même manière, ce n'est pas en fabricant des sténopés de 800mm que le plein format va concurrencer des systèmes compacts...      

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