La netteté des images partie 2 : la vibration.

Si la stabilisation est un important élément à considérer (voir l'article précédent), la stabilité n'en est pourtant pas complètement assurée. 

Les appareils reflex étaient connus pour avoir parfois une netteté imparfaite , même sur un trépied. La cause en était la vibration occasionnée par le mouvement brusque du miroir, nécessaire à la visée, qui devait se relever au moment de la prise de vue.

Ce qu'il faut savoir, c'est que ce problème était mineur et n'apparaissait surtout qu'aux vitesses autour de 1/8 sec et d'avantage avec un téléobjectif. Pour y remédier, il y avait parfois la possibilité de le relever mécaniquement ou plus couramment d'introduire un délai par le retardateur.

On pourrait croire qu'avec les sans miroir numérique, c'est chose du passé, mais il n'en est rien. Il existe maintenant de façon plus prononcer par le choc causé par le déclencheur mécanique lui-même et la stabilisation ne peut rien y faire. 

Il n'y a en fait que 3 solutions:

1. D'abord, utiliser le déclencheur électronique qui est presque toujours une option disponible : pas de vibration ni d'ailleurs de son pour une discrétion assurée. Mais il y plusieurs inconvénients, notamment en lumière artificielle , au flash et aussi en profondeur raw . L'appareil passera généralement de 14 à 12 bit ou, pire, de 12 à 10 bit . En fait, c'est un mode d'avantage utile pour son silence ou pour les très hautes vitesses en extérieur. 

2. Ensuite, le mode mixte qui permet au premier rideau de l'obturateur d'être électronique, mais avec le second mécanique (EFCS pour electronic first curtain shutter) . C'est en fait une solution des plus valables dans la plupart des cas . Ce n'est pas discret au sens ou le déclenchement demeure aussi bruyant, mais la vibration en est parfaitement éliminée.

3. Finalement, un obturateur mécanique doux qui réduit suffisamment le problème. Il a aussi l'avantage d'avoir un son présent, mais discret. C'est de loin ma solution préférée, surtout pour un appareil principal quand on en a plusieurs. 

À mon avis, le meilleur parmi tous les boîtiers, peu importe le prix, est celui 'électro-magnétique' du Panasonic Lumix G85 (le G95 est aussi censé avoir le même), mais il y en a bien d'autres . 

Les options varient selon le modèle. Par exemple, parmi les choix qu'offre le Lumix Gx9, il y a un intéressant mode 'auto' qui favorise la mécanique jusqu'à son maximum de 1/4000 sec pour passer à l'électronique au-delà jusqu'à 1/16000 sec. 

Parfois, le mode mixte n'est utilisable que jusqu'à 1/2000 sec comme c'est le cas de certains obturateurs à feuilles (leaf shutter) présent sur certains compacts haut de gamme. Je mentionne aussi que certaines combinaisons boîtiers/objectifs sont plus sujettes que d'autres au 'shutter shock'. 

Indépendamment du prix du boîtier, un bon indice à se rappeler que plus le déclenchement est bruyant , plus il devrait aussi être sujet à induire une vibration.

Dans tous les cas, il faut s'assurer qu'on peut remédier efficacement au problème, autant pour un boîtier neuf qu'usagé . De ce côté , un modèle aussi ancien que le Sony Nex 5N de 2011 a le premier rideau électronique , une nouveauté à l'époque . Par contre, Canon a récemment saboté son M6ii de 2020 en retirant cette option importante et disponible jusque là. Le retour du problème est confirmé par les utilisateurs. 

Dans certains cas, toutes les options sont présentes. Le Panasonic Lumix G9 a le déclencheur mécanique doux jusqu'à 1/8000 sec ainsi que le premier rideau jusqu'à 1/2000 sec et l'électronique jusqu'à 1/32000 sec.

La plupart des acheteurs portent peu attention au son généré par l'appareil. Pour avoir longtemps utilisé un 35mm reflex argentique, je valorise beaucoup cet aspect , notamment en photo de rue ou même de voyage. Dans la plupart des situations, je continue aussi de privilégier le déclenchement mécanique ou le 'EFCS' selon l'appareil. 

La vibration devrait donc être un problème réglé à la condition de faire un peu de recherche au préalable avant l'achat . Ensuite, il s'agit de déterminer le mode par défaut dans le menu.

Mais il demeure un autre aspect , plus pernicieux, traité dans l'article suivant... 

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