Elaine Graham

Commentaire de Jacques Sénéchal, collectionneur d'art contemporain

La photo Cuba Nearly Night se révèle idéale pour représenter les rues d’un quartier rebutant.

Plusieurs éléments photographiques amplifient le caractère inquiétant de l’endroit : 

    • la ligne de lumière blafarde qui crée subtilement une sorte de point de fuite nous invitant à rebrousser chemin;

    • le brouillard que réfracte la lumière;

    • la prise de vue en contre-plongée d’un édifice très sombre et décrépit qui nous écrase.

Cette photo est un exemple parfait d’un hors-champ créant un tel mystère qu’il suscite une narration des plus sinistres. 

Cuba Guardian Angel

Cuba Nearly Night.

Cuba Together

Cuba Getting There

ELAINE GRAHAM

Montréal

Née en Afrique du Sud, Elaine Graham est venue à Montréal pour la première fois en 1967. Bref séjour, mais assez captivant pour qu’elle y revienne deux fois, dont la dernière en 2014.

Entre ces deux dates, Elaine a vécu en nomade et s’est mise à photographier son monde, documentant ce qui allait devenir des lieux et des peuples en voie de disparition. Pendant ses treize années en Turquie, elle n’a jamais cessé de faire de la photo, tentant de s’adapter à l’urbanisation et à la disparition de diverses ethnies. C’est ainsi qu’elle a eu la chance de visiter l’Iran, l’Égypte, l’Ouzbékistan, la Syrie, la Tunisie, la Serbie, l’Éthiopie et la Crimée avant que ces lieux soient détruits ou deviennent des foyers de contestation politique.

En photographie, elle se concentre habituellement sur des éléments souvent inaperçus, c’est-à-dire sur des détails que seul un étranger peut voir.

Au cours des dernières années, Elaine a abordé plusieurs thèmes allant des spectacles de musique aux milieux de vie de personnes qui se sentent bien là où elles sont.