Quelle charge émotive !!
De ce corpus, les 3 photos de rue montrant de vieux couples m’ont le plus ému.
L’absence de l’expression des visages et l’exploitation de l’espace négatif du sujet sont des plus judicieuses, car elles sont à la source de fortes émotions et favorisent l’interprétation selon les caractéristiques de chaque spectateur, entres autres, psychologiques et culturelles.
Le titre de chaque photo est des plus appropriés à la situation de chaque ménage et témoigne de leurs différentes manières d’être.
Nostalgie
Nostalgie est ma photo préférée.
Elle est d’une force émotive très grande, grâce à la composition de l’espace, dont l’utilisation originale de la règle des tiers.
Dans un premier plan, l’homme et la femme âgés, éloignés l’un de l’autre, occupent chacun une case d'un quadrilataire imaginaire, l’homme regardant dans une direction et la femme dans une autre, vers un jeune couple dont la complicité amoureuse évidente occupe un seule case, au deuxième plan.
Dans le troisième plan, on imagine s’envoler les pensées de chacun.
Parallèle
Synchro
Père et fils
Père et fils
Un anthropomorphisme humoristique
Plusieurs éléments du langage photographique nous amènent à identifier le sujet de cette photo anthropomorphique, l’autorité.
En effet, la composition met en valeur deux objets de la même catégorie, un véhicule.
Dans le cadrage centré, bien serré, nous voyons le gros tracteur avec ces deux phares qui font penser à une paire d’yeux sévères tandis que le tricycle, décentré au premier plan, est écrasé par le mastodonte.
En la regardant, je me suis mis à fredonner une chanson de Ferland en la plagiant.
Envoye, envoye envoye à maison. Yé assez tard !
La qualité du traitement à la fois classique et original de l’espace de Féérie repose sur la profondeur de champ avec un premier plan bien net et les deux autres flous, le troisième étant des plus subtils, seulement deux formes arrondies lumineuses. Une très belle source d’inspiration pour un créateur de bijoux contemporains.
Sans accès
FRANÇOIS GAUTHIER
La Prairie
Mon approche principale prend la forme d’une « extension de l’imaginaire ». Je vois des situations et même des histoires à illustrer chez les personnes, les animaux et même les objets. Je le fais sans mise en scène ni trucage dans la plus pure tradition de la photo de rue.
C’est le cas ici avec ma trilogie sur le couple âgé, les deux photos urbaines et l’image plus abstraite tirée de ma série sur les formes naturelles.