Gaétan Cormier est un photographe de la grande région de Montréal. Son travail photographique explore la beauté brute et intemporelle de la nature, des paysages urbains et des scènes de rue, capturant avec sensibilité les détails subtils de l’environnement ou il se trouve. Son utilisation de la lumière, du contraste et de la texture permet de donner une profondeur particulière à ses œuvres, transformant chaque photographie en une expérience sensorielle.
Gaétan Cormier utilise exclusivement la technique argentique autant dans la prise de vue, que dans ces tirages réalisés en chambre noire.
Dépanneurs – Fragments d’un quotidien en voie d’extinction Photographies de Gaétan Cormier
Dans la grande région de Montréal, nichés aux coins des rues, au rez-de-chaussée d’immeubles résidentiels ou dissimulés dans des quartiers autrefois bouillonnants de vie, se trouvent encore quelques-uns de ces lieux emblématiques : les petits dépanneurs de quartier. Parfois ouverts à toute heure, ils ont longtemps été le cœur battant d’une rue, d’une communauté.
Photographiés en pellicule noir et blanc, ces dépanneurs deviennent dans mon travail les témoins silencieux d’un monde en mutation. L’argentique, par sa lenteur et sa matérialité, me permet d’entrer en résonance avec la nature même de ces commerces : simples, discrets, essentiels. Leur façade, modeste, parfois délabrées, raconte une histoire bien plus vaste que ce qu’elle laisse deviner. Celle d’un Montréal d’hier, encore palpable aujourd’hui, mais de plus en plus menacé.
Ce projet est né d’une urgence : celle de documenter un patrimoine de proximité, de fixer sur pellicule argentique ces lieux avant qu’ils ne disparaissent sous la pression des grandes surfaces, des chaînes multinationales ou de la reconversion résidentielle. C’est un travail de mémoire, mais aussi une forme de résistance poétique.
À travers ces images, je souhaite poser un regard contemplatif et humain sur des commerces que l’on tient parfois pour acquis. Car derrière chaque enseigne de dépanneur, il y a des histoires de famille, des échanges de quartier, des gestes du quotidien qui façonnent notre culture.
Ce projet n’a pas pour but de figer le passé, mais d’en préserver les traces. Avant que la lumière ne s’éteigne sur ces vitrines familières.